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des dènè peaux-de-lièvre


II

T’INTTCHA-NADEY GOFWEN

(le tabou des animaux impurs)


On ne doit pas manger du glouton, ni de la loutre, ni de la belette, ni du chien, ni du renard, ni du loup. Le corbeau et l’aigle sont aussi une nourriture défendue.

Car, au commencement des temps, les animaux étaient des hommes, et les carnassiers dévoraient leur chair ; c’est pourquoi on ne doit pas manger la chair des animaux carnassiers. On doit garder ce tabou, « Gofwen étsinttchin », on doit garder les observances. C’est là le terme.

Au commencement, les hommes étaient des rennes et autres animaux herbivores, et les bêtes à cornes étaient des hommes, mais des hommes si stupides qu’ils ne pouvaient venir à bout de tuer un seul animal herbivore pour s’en nourrir. Alors on échangea leurs sorts, et c’est le corbeau qui opéra cette transmutation ; ces hommes bêtes prirent notre place, et c’est pourquoi nous les tuons et les mangeons.