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des dunè flancs-de-chiens et esclaves

haut, ils entendirent tout à coup partir du flanc de la montagne des voix terribles qui se moquaient d’eux et disaient en ricanant :

— Voilà que votre langage n’est plus le même ; votre langage est tout changé ! leur disait-on en riant d’un air sinistre.

Les hommes tressaillirent d’épouvante et se mirent à frémir de frayeur. Au même instant, les mines de bitume qui fumaient autour d’eux prirent feu, les rochers éclatèrent, la montagne s’entr’ouvrit, et il en sortit un feu immense ; puis elle s’affaissa avec un grand fracas, et à sa place il n’y eut plus qu’une plaine vaste et morne, couverte de débris fumants.

Quant aux hommes, atterrés et pleins d’effroi, ils s’étaient dispersés par petits groupes dans toutes les directions, désormais incapables de se comprendre les uns les autres.

Cet écroulement de la terre-haute eut lieu dans l’Ouest.

(Racontée par le chef montagnard Téti-wotρa, dit
Timbré, en 1869.)