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des dènè tchippewayans

de l’air (Tρa-tsan), ou bien Plumes souillées (Ttatsan)[1].

Le corbeau partit donc fâché et jura à l’homme une guerre éternelle. Il s’en éloigna dans le dessein de lui nuire, et, dans son vol, ayant rencontré un étourneau sans méfiance, il le saisit à la gorge, dans sa colère, l’étrangla à demi et se frotta contre lui en tous sens.

C’est pourquoi l’étourneau, quoique ami de l’homme, est tout noir, et qu’il a la voix si aigre.

À cette époque, l’homme vivait sur terre tout comme aujourd’hui. Mais les bêtes conversaient et vivaient avec l’homme et lui obéissaient en tout.

Alors on ne mourait pas, sur la terre. On y vieillissait très longtemps sans mourir.

À la fin cependant, les pieds de l’homme ayant fini par s’user, à force de marcher, il mourut ; et son gosier ayant fini par se percer, à force de manger, il arriva qu’il mourut également.

Depuis lors, on meurt de diverses causes.

(Racontée par le même Indien).
  1. Le corbeau.