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des dènè tchippewayans

Peu après leur départ de chez le bon géant, le plus jeune des deux frères avisa un écureuil perché sur un gros sapin, et lui décocha une de ses flèches. Puis aussitôt il courut à elle pour la reprendre.

— Ah ! mon frère cadet, prends garde ; ne la saisis point, s’écria l’aîné. Tu sais qu’on nous l’a défendu. C’est bien mal, pense-t-on, de désobéir.

Mais le cadet s’obstina.

— Elle est à ma portée, cria-t-il à son frère, je puis l’atteindre.

Il tendit donc le bras pour la saisir, mais elle monta plus haut, à la suite de l’écureuil, qui se moquait du chasseur.

— Ah ! voilà que je la tiens ! s’écria-t-il d’un air triomphant.

Mais elle, échappant, montait encore, montait toujours. À la fin, le jeune homme saisit la flèche. Mais aussitôt elle partit comme un éclair et s’élança rapide vers le ciel, entraînant après elle le malheureux frère cadet. La flèche l’introduisit au ciel.

Là-haut est une terre supérieure en tout semblable à celle que nous habitons. Quand le jeune homme y arriva, il la trouva couverte de frimas, et, sur cette neige, il aperçut une quantité prodigieuse de pas d’animaux de toute sorte dont la chair est comestible.