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des dènè tchippewayans

— Ma grand’mère a mal au ventre, dit-il. En vérité ! C’est bien fâcheux !

Et il se mit à lui frotter le ventre avec sa patte de velours. Mais tout d’un coup il sortit ses griffes, les lui enfonça dans la peau et lui déchira le ventre.

Alors, des flancs rebondis de l’hydre crevée, surgirent fleuves et rivières. L’eau en jaillit par torrents, et les lacs se formèrent, et toutes les excavations du sol se remplirent d’eau. La terre, arrosée de nouveau, reverdit et redevint ce qu’elle était auparavant. C’est la fin.

(Racontée par le vieil aveugle Ekounélyel,
au Grand-Lac des Esclaves, en juin 1863.)


VII

DÈNÈYAT’IÉ L’AN ADJYA

(la multiplication des langues)


Au commencement, on habitait sur une montagne, et tous les hommes parlaient la même langue. Il n’y avait donc qu’un seul langage.

Or, des jeunes gens jouaient ensemble dans un bois, disant :

— Imitons tout ce que font nos parents.