Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
421
des dènè tchippewayans

Cependant, quelque temps après, ces hommes (Dènè) retournèrent à la montagne flamboyante, pour y chercher de nouveau du métal. Ils trouvèrent alors que la femme voyageuse s’était enfoncée dans le sein de la terre jusqu’à la ceinture.

Elle refusa encore de les suivre, ne se fiant plus à leurs paroles, et préférant s’enterrer en ce lieu. Mais comme elle affectionnait particulièrement quelques-uns d’entre ces hommes, elle leur donna, mais à ceux-là seulement, encore un peu de son métal rouge (Sa-tsan : fiente d’ours).

Elle leur adressa, en même temps, ces paroles qui furent ses dernières :

— Si vous m’apportez ici en tribut de bonne viande, je donnerai à ces gens-là de bon métal. S’ils m’apportent du poumon d’orignal et de renne, ou bien du cœur, du foie, des rognons, je leur donnerai, en retour, du métal qui a la couleur et l’aspect de ces viscères. Quant à ceux qui ne m’apporteront que de méchante viande, ils ne trouveront ici que du métal cassant et de rebut.

Ainsi leur parla-t-elle. Ils s’en allèrent, mais ils retournèrent de nouveau plus tard sur ce rivage pour chercher du métal, et ils virent, cette fois, que la femme s’était enterrée jusqu’au cou. Sa tête seule paraissait encore, et c’est dans cet état que les Dènè lui donnèrent à manger de la