Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/466

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
436
légendes

Après cela, l’Esprit s’empare de l’âme du moribond qui s’échappait et la replace sur terre. Cette âme, qui s’en allait dans la terre supérieure, il la saisit et la replace dans le corps du moribond afin qu’elle y vive encore en l’animant.

Mais en l’y replaçant, il jette un grand cri qui éveille le malade de son sommeil magique, et le laisse parfaitement guéri. La maladie l’a entièrement quitté. C’est ainsi que nos ancêtres guérissaient les malades.

Souvent ils pratiquaient des entailles sur la partie malade, et, la suçant fortement, ils en tiraient du sang, des vers, des arêtes de poisson, des cailloux et autres objets qui causaient du mal au patient.

D’autres fois aussi, par la vertu des incantations du médecin, il sortait un serpent du corps du malade. Mais les médecins d’aujourd’hui n’ont plus la même puissance ; et depuis que les priants (les prêtres et les ministres) sont arrivés parmi nous, on n’a plus foi en leur pouvoir.

C’est la fin.

(Racontée par le vieillard Khaziou,
au Grand-Lac des Esclaves, en 1863.)