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des dindjé ou loucheux

— Ah ! mon frère cadet, dit l’aîné, tes flèches sont sans force ; c’est pourquoi tu ne veux pas m’en frapper, car si tu m’en frappais, tu sais bien qu’elles ne me perceraient pas.

Piqué par ce défi, le cadet prit son arc, le tendit contre son frère, lui transperça la poitrine d’une flèche, et le tua.

Alors leurs parents pleurèrent, et le frère cadet — celui qui avait l’habitude d’aller tout nu — pleura aussi ; il désespéra, il sortit de la tente, et finalement s’en alla pour ne plus revenir.

Vainement ses parents le cherchèrent. Il ne reparut plus jamais.

Après son départ, sa mère engendra de nouveau, et accoucha d’un troisième garçon qui grandit et devint très puissant. Voici son histoire :

Dindjié, — nom de cet homme, — étant devenu adulte, commença à chasser et à tuer des animaux pour se sustenter. Mais, tout en chassant, il était préoccupé de cette pensée :

— Un de mes frères est mort ; l’autre a disparu. Que peut-il être devenu ? Il faut que je le retrouve.

Étant donc allé, un jour, à la chasse sur les bords de la Grande-Eau, il y entendit huer le grand plongeon arctique qui y prenait ses ébats.