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légendes et traditions

par le portage, en obéissant au vieillard Lune. La nuit arriva cependant, et les deux femmes qui le suivaient ne reparurent pas.

— Pourquoi mes deux femmes ne me suivent-elles pas ? pensait Dindjié. Il revint sur ses pas et se mit à leur recherche auprès de ce bras de rivière qui, par une chute, faisait communiquer deux eaux.

Alors, tout au large, il aperçut ses deux femmes qui arrivaient en passant sur la glace du lac. Mais, comme elles étaient chaudes, la glace fondit sous leurs pas, elle s’entr’ouvrit et elles furent englouties dans la grande eau où elles se noyèrent.

L’homme s’en fut donc tout seul, s’en retournant vers son beau-père. Lune. Le vieillard n’était pas satisfait. Cependant il consentit à lui donner de nouveau deux autres filles en tout semblables aux premières, en lui disant :

— Dans la terre d’en-bas, retourne-t’en encore. Je t’y éprouverai.

Or, une des deux nouvelles femmes de Dindjié, celle qui était assise à la porte, refusait son mari parce qu’elle le haïssait. Elle ne travaillait pas pour lui ; elle était revêche et toujours mécontente ; elle ne lui adressait jamais la parole.

Le jour venu, cette femme disparut, et Dindjié se dit :