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légendes et traditions

Après ces exploits, Etρœtchokρen s’en retourna. Ehta-odu-hini avait beaucoup de chiens, tels que l’ours, le renne, l’élan, le lynx, le loup, etc. Ils s’étaient tous enfuis à travers bois. Le bon géant dit donc à l’homme :

— Retourne-t-en vers ta mère. Il lui fit don de son bâton, en ajoutant : « Va-t-en, de crainte que mes chiens ne te mettent en pièces, car ils en veulent tous à ta vie. Si jamais tu te trouves en péril, invoque-moi et j’accourrai vers toi ; car je suis pour jamais ton puissant et bon protecteur. »

Etρœtchokρen se sépara donc du bon géant, et la nuit venue, il grimpa dans un haut sapin et s’y lia pour dormir, car il redoutait les chiens du Puissant-Bon. Effectivement, pendant la nuit, il entendit des pas d’animaux, et un bruit singulier : «  ρaw ! ρaw ! » C’étaient les loups qui rongeaient le pied de son sapin pour en déterminer la chute et dévorer l’homme.

Alors Etρœtchokρen éleva la voix dans son effroi et se mit à crier :

— Mon grand-père, voilà que tes chiens veulent me faire tomber en abattant mon arbre.

Aussitôt il entendit « Celui qui voit » appeler ses chiens : « Vœdzey ! Vœdzin ! Vœdzey ! Vœdzjn ! tsey ! tsey ! vèh ! vèh ! » Et au même instant loups, ours et chacals de quitter l’arbre pour accourir