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des dindjié ou loucheux

— Mon beau-frère, lui dit l’homme, ronge ces liens qui me retiennent captif.

Le loup essaya bien, mais il ne put en venir à bout. Survint une martre qui rongea si bien les cordes, de ses incisives, que l’homme fut délivré de ses entraves et sortit de son cercueil.

Il s’en alla sur un sentier que des chiens seuls avaient foulé et battu. On n’y voyait que des pas de chiens. Il y avait en ce lieu un tréteau et sur ce tréteau l’Étranger plaça son auge de bois. Sur cet échafaud se trouvait aussi de la venaison, dépouille opime d’animaux tués à la chasse. Il prit la graisse d’une croupe, mais elle puait tellement la fiente de chien qu’il ne put la manger, et repoussa cette viande à cause de son odeur.

S’en allant donc sur le sentier tracé par des chiens, l’Étranger se vit entouré d’une obscurité profonde dans laquelle il n’avançait que lentement. Il avisa alors la dépouille empennée d’un grand aigle blanc qui était suspendue en cet endroit. Il la prit, s’en revêtit comme d’un vêtement, afin de s’aider dans son voyage, et vola vers un village qu’il aperçut du haut des airs. Au milieu de ce village jouaient des enfants.

— Tiens, voilà bien mon vêtement d’aigle blanc, s’écrièrent-ils en voyant l’Étranger qui descendait vers eux. Alors ils se jetèrent sur lui