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légendes et traditions

— Or sus, demeure ici et surveille ces oiseaux, notre nourriture.

Atsina obéit parce qu’il était étranger, et il épia les hiboux. Mais ceux-ci s’étaient enfuis.

— As-tu revu les deux oiseaux blancs ? lui demanda-t-on.

— Non, répondit-il,

La fille nubile, qui était devenue sa femme, ajouta à cela :

— Ils se sont envolés, il est impossible de les prendre.

Alors Atsina, apercevant les deux hiboux perchés sur un arbre, il alla vers eux et les perça de ses flèches. L’un des deux demeura suspendu entre deux rameaux par la tête. Le second fut blessé mais non tué. La femme-chien le vit se sauver et en avertit son mari. Atsina partit en courant, mais le harfang pénétra dans la tente et blessa la femme de l’Étranger à tel point qu’elle en mourut.

Néanmoins Atsina demeura avec les Pieds-de-chien tout l’hiver, pendant lequel la famine régna dans le pays.

— Les hiboux ont pris le large, se dirent ces gens-là, allons à leur recherche.

Or, sur l’eau, ils aperçurent des souris qui nageaient. Comme la souris est un animal nocturne, elle était aussi la pâture des Pieds-de-chien, habi-