Page:Petitot - Traditions indiennes du Canada Nord-Ouest, 1886.djvu/97

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
67
des dindjié ou loucheux

Les ingrats refusèrent. Alors l’enfant pleura, il se lamenta beaucoup en parcourant les tentes. Son oncle adoptif lui dit alors :

— Retourne-t’en dans le soleil, d’où tu es venu. Nous n’avons pas besoin de toi.

L’enfant se tut, et la nuit étant arrivée, on se coucha. L’enfant puissant se coucha, comme d’ordinaire, entre sa mère adoptive et le mari de cette dernière.

Cependant il disparut pendant leur sommeil, ce qui fit beaucoup pleurer sa mère. C’est que, de fait, l’enfant était remonté vers le soleil ; mais comme il n’en put supporter l’extrême chaleur, il en revint encore, de sorte que, le lendemain, on le retrouva dans la tente.

Il prit sa couverture, et, avant de s’en aller de nouveau, il dit à la vieille grand’mère :

— Mère, étayez et affermissez bien votre tente, car elle sera fortement ébranlée cette nuit.

L’enfant portait des mitasses en peau de martre. Il les fendit en deux et les suspendit au faîte de la tente ; puis il dit à ses parents :

— Placez du sang de martre au-dessus de la porte, dans une vessie, et attachez ma petite chienne blanche près de la porte, hors de la maison, car vous allez bientôt mourir tous. Sur cette terre, les crimes pullulent, je ne puis plus les supporter, aussi m’en vais-je dans la Lune ;