Page:Petrone - Satyricon, trad. de langle, 1923.djvu/39

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verte du manuscrit de Trau. Tous ces étudiants devaient se rendre à l’invitation avec leur professeur, leur maître commun, Agamemnon. »

Dans le caractère de Trimalcion et de ses hôtes, dans leur exubérance et leur cynisme, dans leur naïveté et leur canaillerie, dans leur langage même, du Theil croit reconnaître la populace napolitaine telle qu’elle est encore aujourd’hui :

« Que l’on observe, dit-il, le caractère de Trimalcion, on y reconnaîtra un charlatan crapuleux, un de ces hommes que les Italiens qualifient proprement de goffi, un vrai modèle… de ces caractères dépeints par Nic. Aminta. L’auteur du roman satirique ne représente-t-il pas Trimalcion, réunissant dans son festin l’abondance et la profusion, au plus mauvais goût pour le choix des mets, à la malpropreté du service, à la grossièreté et à l’incivilité de ses manières, qui, toutefois, semblent partir d’un cœur assez bon ? Presque tout le dialogue de ce festin… respire, si l’on peut s’exprimer ainsi, un goût de terroir napolitain. »

IV. Discussions sur le Satyricon. — L’interprétation du Satyricon a soulevé des difficultés et des discussions fort naturelles si, comme nous inclinons à le croire, il est l’œuvre de plusieurs auteurs et même de plusieurs temps, parfois assez déconcertantes s’il faut y voir, au contraire, l’ouvrage incomplet sans doute, mais pourtant homogène, d’un écrivain unique.

Nous empruntons à l’opuscule, devenu très rare, de J.-N.-M. de Guerle, Recherches sceptiques sur le Satyricon et sur son auteur, un excellent résumé de ces débats qui portent à la fois sur l’objet, sur le titre et sur le style de l’ouvrage.

I. Objet du Satyricon. — « J’ai réfuté ceux qui regardent l’ouvrage de Pétrone comme la satyre de Néron ; n’en parlons plus. D’autres ont cru reconnaître le vicieux