Page:Peyrebrune - Le Roman d un bas bleu 1892.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

— Eh bien alors, qu’est-ce qu’il vient faire ici toutes les semaines, M. de Labut ?

— Ah ! j’ai bien peur, murmura Mme du Parclet. Ce qu’il y a de terrible, c’est que pendant qu’il garde mon manuscrit, je ne puis le présenter ailleurs ; et le temps passe, les dettes augmentent. Si, pour une raison quelconque, je ne parais pas à la Revue, c’est fini, je ne me débrouillerai plus jamais. Jamais je ne rattraperai tout ce temps perdu.

— Eh bien ! alors, quoi que nous ferons ? murmura dolemment la vieille femme.

— Je n’en sais rien, ma pauvre Janie ; mais ce que je voudrais faire, je le sais bien.

— Et ça serait, s’il vous plaît ?

Sylvère répondit lentement, les yeux clos, avec une volupté douloureuse :

— Oh ! mourir !…

— Si l’on peut dire ! clama Janie épouvantée… Eh ben ! et M. Paul, vous pensez donc pas à son chagrin ? Et la petite ? Pour moi, je sais bien que je ne compte pas ; mais c’est pas une raison pour me faire de la peine.

Elle pleurait, la vieille servante, en s’en allant pour ne plus voir le visage de Sylvère qui lui tournait le cœur.

A ce moment arrivait Paul Ruper. La tristesse de Janie l’effaya.

— Madame est malade ?

— Heu ! non, pas précisément.

— Qu’y a-t-il ?

— Il y a… qu’il n’y a rien.

— Que voulez-vous dire ?

— Madame me gronderait.

— Il y a donc quelque chose ? Janie, si vous aimez votre maîtresse…