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victoire la rouge.

fonde, comme elle en faisait au couvent.

Elle ne sentait plus sa fatigue, à présent qu’elle emportait sa lettre cachée sous son fichu, comme une relique dont le pouvoir mystérieux allait sûrement lui sauver la vie.

Des idées lui arrivaient coup sur coup dans son pauvre esprit si extraordinairement tendu. Elle se racontait des histoires sur la façon dont le dragon allait s’y prendre pour la tirer de peine. Jamais elle n’avait tant pensé, et cela lui faisait bourdonner les oreilles comme si on lui secouait dans la tête une volée de cloches.

Elle s’en revint aux Andrives, ses paniers vides enfilés dans le même bras jusqu’à l’épaule, les mains croisées sur son ventre, tapant rude et vite ses lourds sabots sur la terre sèche où le grésil revenait comme une poudrée de diamant.

En la voyant arriver, madame Maleyrac ne put s’empêcher de dire :