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Page:Peyrebrune - Victoire la rouge.djvu/178

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victoire la rouge.

Il la loua pour finir l’année, disait-il ; après quoi l’on verrait.

On faisait ici de la petite culture comme chez les Jameau, et la Victoire se retrouva tout à fait heureuse à cette vie qui était la sienne. On ne lui demanda rien sur ses antécédents. Elle se conduisait bien, elle trimait comme un cheval, on lui payait de petits gages ; aussi elle fut bien traitée, mangeant avec les maîtres et jouant avec les filles et les garçons comme si elle eût été ni plus ni moins que de la famille.

Pour un peu, la Victoire eût oublié tous ses malheurs. Elle se rempluma, comme on lui disait ; elle mit de la chair sur sa maigreur énorme, et sa figure blanche prit la couleur saine et dorée des pêches qui mûrissaient lors en plein été brûlant. Même elle revint à l’église comme aux bons jours, elle fit ses dévotions, et encore qu’elle fût vieille avec ses vingt-cinq ans, elle trouva des galants