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LIVRE I. 27


FABLE XXXI
LE MILAN ET LES COLOMBES

En cherchant refuge auprès d’un méchant, on ne trouve qu’une perte certaine.

Les Colombes fuyaient le Milan, et souvent, par leur vol rapide, avaient évité la mort. L’oiseau de proie, cherchant alors quelque stratagème, s’y prit ainsi pour tromper cette race timide : « Pourquoi, leur dit-il, vivre toujours inquiètes, plutôt que de faire une alliance et de me créer votre roi ? je vous défendrai de toutes les injures. » Les Colombes le crurent et se livrèrent à lui. Mais, à peine leur maître, il les dévora l’une après l’autre, et ses serres cruelles leur firent sentir son pouvoir. « Nous l’avons mérité, » dit alors une des dernières.