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furent d’abord ce qu’on observa, ce qu’on s’attacha à constater, et ce qu’on essaya de fixer par des noms. L’organe qui sécrète la liqueur prolifique fut appelé dans le mâle testicule, ovaire dans la femelle ; et la filière que suit le produit de cette sécrétion canal déférent chez le premier, et chez l’autre oviductus. Mais dans des recherches subséquentes, quand de l’homme on passa aux animaux, on s’intéressa davantage à l’essence des choses, et on appliqua le même système de nomenclature à tous les animaux sans distinction, depuis l’homme jusqu’à l’insecte. Dans cette marche plus assurée, on fut encore cependant entraîné à adapter quelques déterminations irréfléchies. Et en effet l’on se conduisit comme si l’on avait été plus convaincu de la correspondance des parties génitales chez le même sexe dans tous les animaux, que de leurs rapports entre les deux sexes dans la même espèce. Ce résultat, piquant par sa contradiction, n’est au fond qu’une affaire de chronologie. Il en fut de cela comme de tout ce qui dépend du progrès de nos idées. On ne considère d’abord qu’une chose, puis plusieurs : l’esprit, qui s’exerce sur une seule considération, se plaît aux contrastes, et poursuit les différences, quand tout au contraire entré, après de nouvelles recherches, dans un champ plus étendu et nourri par une plus vaste érudition, il voit de haut et saisit les rapports.