Aller au contenu

Page:Physiologie du gout, ou meditations de gastronomie transcendante; ouvrage théorique, historique, et à l'ordre du jour, dédié aux gastronomes Parisiens (IA b21525699).pdf/120

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
106
méditation VI

en poudre, de l’infuser à froid, de le faire bouillir pendant trois quarts d’heure, de le soumettre à l’autoclave, etc.

J’ai essayé dans le temps toutes ces méthodes et celles qu’on a proposées jusqu’à ce jour, et je me suis fixé, en connaissance de cause, à celle qu’on appelle à la Dubelloy, qui consiste à verser de l’eau bouillante sur le café mis dans un vase de porcelaine ou d’argent, percé de très-petits trous. On prend cette première décoction, on la chauffe jusqu’à l’ébullition, on la repasse de nouveau, et on a un café aussi clair et aussi bon que possible.

J’ai essayé entre autres de faire du café dans une bouilloire à haute pression ; mais j’ai eu pour résultat un café chargé d’extractif et d’amertume, bon tout au plus à gratter le gosier d’un Cosaque.

effets du café.

Les docteurs ont émis diverses opinions sur les propriétés sanitaires du café, et n’ont pas toujours été d’accord entre eux ; nous passerons à côté de cette mêlée, pour ne nous occuper que de la plus importante, savoir, de son influence sur les organes de la pensée.

Il est hors de doute que le café porte une grande excitation dans les puissances cérébrales : aussi tout homme qui en boit pour la première fois est sûr d’être privé d’une partie de son sommeil.

Quelquefois cet effet est adouci ou modifié par l’habitude ; mais il est beaucoup d’individus sur lesquels cette excitation a toujours lieu, et qui, par conséquent, sont obligés de renoncer à l’usage du café.

J’ai dit que cet effet était modifié par l’habitude, ce qui ne l’empêche pas d’avoir lieu d’une autre manière,