Page:Piétresson de Saint-Aubin - Promenade aux cimetières de Paris.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

attributs du commerce, tels qu’un vaisseau, des ballots, etc. ; de l’autre, c’est un caducée, baguette de Mercure, dieu du commerce.

Les bas-reliefs, gravés en creux, sont jusqu’ici fort rares en France. Cependant ils conviennent beaucoup mieux à un monument qu’on veut rendre durable, que ceux, plus usités, graves en saillie. Les parties saillantes d’un objet quelconque, étant toujours celles que l’influence de l’air détruit les premières, on conçoit facilement que la sculpture rentrante doit résister davantage aux injures du temps. Les Egyptiens, dont le génie avait surtout travaillé à trouver les moyens de donner une grande durée à leurs monumens, avaient, en conséquence du principe énoncé plus haut, adopte les sculptures en creux. Tous les hiéroglyphes, dont ils surchargeaient leurs monumens avec tant de profusion, étaient gravés de cette manière. Aussi on en trouve encore qui existent depuis des milliers d’années, et c’est cette observation qui a engagé quelques-uns de nos artistes à l’adopter. Ce qui prouve, de nouveau, combien les voyages sont utiles à celui qui s’occupe de l’étude des beaux-arts. L’adoption, en France, de ce genre de sculpture égyptienne, est le fruit de l’expédition faite par Bonaparte, en Égypte, et l’on doit désirer qu’elle soit mise plus généralement en usage. Elle a, il est vrai, moins de grâce que celle en relief ; mais, nous le répétons, elle gagne en durée ce qu’elle perd sous le rapport de la beauté.


XXXV. En suivant dans la même direction, un peu sur la gauche, toujours en descendant de la maison, est un autre monument, non moins remarquable que le précédent par son exécution. Bâti en marbre gris-noir, il est de forme carrée-longue, et est surmonté d’une espèce de niche, de même matière, dans laquelle est, en bronze, le buste du défunt, vrai chef-d’œuvre