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la Princesse de Lamballe, sa bru. Celle-ci est de !a Maison de Carignan. Si l’on pouvait se flatter avec tous les dons de la nature, avec toutes les grâces possibles, de fixer un époux volage, cette épouse adorable ne devait pas s’attendre à se voir préférer une beauté vile [a], sur laquelle le respect que le Prince se devait à lui-même auroit dû l’empêcher de porter ses regards. Elle fait aujourd’hui l’ornement & les délices de la Cour, & le bruit même a couru que le Monarque en était épris & voulait l’épouser.

Le Duc de Penthièvre, dans les derniers troubles, s’est bien maintenu avec tout le monde. Comme les Princes légitimés, à cause de certaines prétentions. [b] ne vont point aux Lits de Justice ni au Parle- ment, il est resté neutre. En général, celui-ci est fort attaché à l’autorité, fort soumis aux volontés du Roi, & a pour principe de les suivre aveuglément sans les discuter, avec autant de confiance, d’exactitude & de zèle qu’il suit les avis de son directeur.

Quelques Princes étrangers établis en France, vou- draient marcher avec les Princes du Sang ou du moins avant la haute Noblesse & les Ducs. Tels sont ceux de la maison de Lorraine, de celle de Bouillon, de celle de Rohan, &c. On m’a raconté mon cher


[a] La Dlle. la Cour, coutisane de l’espèce la plus mé- prisable & si maltraitée de ses débauches, que le voile du pa- lais lui était enlevé & qa’il lui avait fallu substituer un palais d’or.

[b] Comme celle de siéger avec les Princes du Sang.