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J’ai parlé plus haut d’un journal que les économistes avaient entrepris, consacré uniquement à transmettre au public les extraits de leurs ouvrages, les détails de leurs expériences, les éloges de leurs héros & de leurs disciples. Cet ouvrage ne pouvait guere durer, vu la manière monotone, ennnuyeuse & insipide des productions dont il s’alimentait. Après avoir végétoit quelques années il avait pris fin en 1772. pour en colorer l’anéantissement, on prétexta l’abandon sur la gêne & les entraves qu’on recevait journellement du Ministere. Le vrai était qu’il pouvait contenir des vues utiles, mais tellement noyées dans un fatras de raisonnemens scientifiques et abstraits, qu’il fallait un courage héroïque pour les y démêler. Cet écrit périodique renaît depuis peu [a] sous les auspices de M. Turgot. Outre que l’abbé Baudeau, qu’on en déclare le rédacteur, on prévient que M. de Saint Leu, Colonel au service du Roi & de la République de Pologne, se charge de traduire ou analyser les Ecrits en langue etrangere. En Décembre dernier, on a donné pour essai un petit volume extraordinaire gratuitement. On m’en a fait part. Je n’y ai rien trouvé de bien neuf, de bien piquant : on y revient même sur des choses rebattues. J’y ai relu d’ailleurs avec plaisir le Discours Economique au Roi de Suède,



[a] Sous le titre de Nouvelles Ephemerides, ou Bibliotheque raisonnée de l’Histoire, de la Morale & de la Polotique.