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jules janin

passe au Messager des Chambres. En novembre 1829, il entre au Journal des Débats, où il fait d’abord de la politique ! Un an après, il y succède à Duvicquet, comme critique théâtral, et, à dater de cette heure fortunée, que de batailles livrées joyeusement, d’une plume alerte et vaillante, et que de victoires à enregistrer ! Chaque semaine, un triomphe nouveau. Il étonne, il attire, il règne, il juge, il enchante, et ses feuilletons du lundi sont attendus avec impatience et savourés par les gourmets. Pendant quarante ans, sans un seul jour de lassitude, ces pages exquises, si vives, si brillantes, si originales et si variées, ont été la fête des lecteurs des Débats, et en même temps l’honneur de ce journal célèbre.

Un pareil succès suffirait à contenter les plus ambitieux de renommée. Eh bien, ce n’est pas tout ! Que de romans pleins de verve et d’élégance (quoique un peu inférieurs, en général, à ses feuilletons), que d’études finement écrites, que de trésors semés d’une main prodigue par ce charmeur inimitable : l’Âne mort, Barnave, la Confession, le Chemin de traverse, la Reli-