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fumée, les fermiers généraux pleins de suffisance, l’étiquette et la fantaisie, les magnifiques processions de Saint-Sulpice, les séances de la Sorbonne et le boudoir de Mlle Duthé, le For-l’Évêque et les racoleurs, l’Almanach royal et les chansons du carrefour, tout ce tumulte, toutes ces malices, toutes ces grandeurs, toutes ces élégances, toutes ces misères, tout ce monde enfin, si complètement disparu !

Tour à tour, avec un esprit infatigable, avec une science profonde, — on jurerait qu’il a vécu de leur temps, — Jules Janin nous parle de Diderot et de Rameau, du Mercure, de l’Encyclopédie, de Lantara, de Mlle Hus et du censeur royal, de la Guimard, du financier Bourette et du marquis de Nesle, des romances de Moncrif et des romans de Mme de Graffigny, du lieutenant civil et du poëte Gilbert, du prince de Conti, de Jean-Jacques Rousseau, de la Dugazon et de Mme de la Popelinière… Le siècle entier y passe, avec ses folies, ses spirituelles gaietés, ses éclairs de génie et le terrible coup de tonnerre final ! L’enchanteur agite sa baguette, et tout s’anime à l’in-