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CHAPITRE III

Le Ga ou Scir

Avec le temps se réalise l’union de deux, trois ou plusieurs Marches en une fédération, pour répondre à des besoins religieux, judiciaires ou politiques. L’appellation technique d’une semblable union est, en Allemagne, Gau ou Bant, et plus rarement, Eiba et Para ; en Angleterre, l’ancien nom Gá a été bientôt et généralement remplacé par celui de Scir ou Shire. L’étendue du Gá dépendait ou des limites naturelles des collectivités fédérées, ou des dispositions particulières contenues dans les traités.

Le Gá est le second et dernier état de possession indivise : car tout agrégat plus étendu, n’est qu’un groupement progressif des districts qui le composent, autour d’une plus haute unité politique ou administrative, différente en degré, et non pas en nature, de celle qui prédominait dans chaque collectivité. Le royaume n’est qu’un Gá plus étendu que le Gá ordinaire où, déjà, il est en puissance. Mais la possession indivise que nous rencontrons ainsi dans le Gá, n’est en aucune manière semblable à celle qui est décrite dans la Marche. Là, les habitants sont établis comme hommes de la Marche, et non comme étant incorporés au Gá, où toute la terre cultivée existant dans les limites de la communauté