Page:Pierquin - Le Poème anglo-saxon de Beowulf.djvu/99

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qu’on peut lui faire, entraîne-t-il de plus lourds dommages (cyninges hansealde frid). Le roi est, de droit, président du Witena-gemót, du synode ecclésiastique, et il est institué gardien de la paix publique.

Au roi appartenait le droit d’ordonner des levées nationales, le posse comitatus, pour l’attaque d’un territoire, ou pour sa défense ; de saisir les tribunaux de matières graves ; d’exercer, à son profit, un prélèvement sur les amendes infligées en justice ; de recevoir les contributions volontaires des hommes libres ; de lever les impôts légalement établis dans les assemblées, et de nommer les officiers du fisc. Les cérémonies de sa reconnaissance par le peuple, accompagnaient l’intronisation du roi qui, revêtu des insignes de la royauté, était porté sur un bouclier, et offert à l’acclamation du peuple. Il est probable que, même dans les temps païens, une cérémonie religieuse accompagnait l’élection et l’installation du roi ; avec le christianisme, le roi fut sacré par l’évêque, et cette cérémonie le faisait reconnaître comme chef spirituel du royaume. Au roi appartenaient les bœufs et les chariots sur lesquels il allait, visitant les différentes parties de son royaume, traversant les routes, et proclamant, partout, la paix dont il avait su garder le bienfait, ou la guerre à laquelle il convoquait les hommes libres. Parmi toutes les tribus, il y avait des signes extérieurs de la royauté portés par occasion, ou habituellement : les rois mérovingiens[1] se distinguaient par leur chevelure longue et flottante ; les Goths, par un bandeau ; parmi les Saxons, le cynehelm ou cynebeáh, cercle d’or, était en usage, et se portait sur la tête. Dans le Ding ou conseil populaire, il tenait

  1. θεμιτὸν γὰρ τοῖς βασιλεῦσι τῶν Φράγγων οὐπώποτε κείρεσθαι, ἀλλ’ ἀκειρεκόμαι τέ εἰσιν ἐκ παίδων ἀεὶ καὶ παρῃώρηνται αὐτοῖς ἅπαντες εὖ μάλα ἐπὶ τῶν ὤμων οἱ πλόκαμοι… τοῦτο δὲ ὥσπερ τι γνώρισμα καὶ γέρας ἐξαίρετον τῷ βασιλείῳ γένει ἀνεῖσθαι νενόμισται. Agathias, liv. I, 4.