Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/267

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
219
AUX MONTAGNES ROCHEUSES

ves du camp, et au commencement duquel je fus émerveillé de les voir, tandis que je récitais le bénédicité, frapper d’une main la terre et lever l’autre vers le ciel, pour signifier que tout bien vient d’en haut, tandis que la terre n’enfante que le mal.

Vous prierez beaucoup, mes sœurs, pour que le bon Dieu inspire à nos supérieurs de nous envoyer des ouvriers ; j’en ai demandé, je sais qu’on en demande de tous les points du globe ; mais pour la plus grande gloire de Dieu, pour le salut d’un si grand nombre d’âmes, qu’on pèse mûrement en Europe ce que j’ai encore à dire ; je ne dirai rien que d’exact.

Au jugement des PP. Mengarini et Point qui m’accompagnent, au témoignage de tous les voyageurs de l’Ouest que j’ai vus (et j’en ai vu beaucoup qui ont parcouru toutes ces contrées et logé longtemps sous les loges des Têtes-plates en particulier), enfin d’après toutes les observations que j’ai pu faire moi-même dans mes deux voyages, les Têtes-plates sont d’une simplicité, d’une droiture, d’une docilité d’enfant telles, que de mauvais plaisants, abusant de ces aimables qualités, les ont portés plus d’une fois à faire des choses que nous-mêmes aurions peine à croire, si elles ne nous étaient attestées par des témoins dignes de foi ; comme de les faire danser jusqu’à l’entier épuisement de leurs forces, sous prétexte de détourner de prétendus fléaux dont ces imposteurs