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Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/361

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CHEZ LES TRIBUS INDIENNES

dre ces bons sauvages répondre avec intelligence aux questions qui leur étaient faites ! Jamais ceux qui étaient présents n’oublieront le ton religieux de ces réponses. Après les baptêmes, vinrent les réhabilitations des mariages, qui ne se firent pas sans de grands sacrifices de la part des époux, car jusque-là ces pauvres Indiens avaient ignoré l’unité et l’indissolubilité du lien conjugal ; aussi ne pouvait-on voir sans admiration les effets de la grâce du baptême.

Pendant mon voyage, qui dura quarante-deux jours, j’ai baptisé cent quatre-vingt-dix personnes, dont vingt-six adultes malades ou parvenus à l’extrême vieillesse ; j’ai prêché à plus de deux mille Indiens, conduits à mes instructions par une providence si visible qu’ils ne tarderont pas à se ranger sous l’étendard de Jésus-Christ. Avec le secours de mes catéchistes Têtes-plates, qui n’étaient encore que catéchumènes, la conquête de la peuplade des Pends-d’oreilles ou Kalispels se trouva si bien préparée, que, pendant la chasse de l’hiver, le P. Point eut la consolation de la voir venir se joindre à celle des Têtes-plates, dans l’unique désir de profiter de la présence du Missionnaire ; ce qui lui donna la facilité d’en instruire et d’en baptiser un grand nombre le jour de la Purification de la sainte Vierge, 2 février, et celui de la canonisation de saint Ignace et de saint François-Xavier, 12 mars.

De retour de mon voyage le 8 décembre, je con-