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Page:Pierre-Jean De Smet - voyages aux Montagnes Rocheuses.djvu/99

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AUX MONTAGNES ROCHEUSES

Le 24 juillet, nous traversâmes la montagne et transportâmes notre camp du lac Henri sur le lac des Maringouins. Jusqu’au 8 août nous traversâmes encore une grande variété de pays. Tantôt nous nous trouvions dans des vallons ouverts et riants ; tantôt sur des terres stériles ; nous franchissions de hautes montagnes et des défilés étroits, quelquefois nous étions dans des plaines élevées et étendues, profusément couvertes de blocs et de fragments de granit.

Le 10, nous campâmes sur la rivière de Jefferson. La vallée est riche en beaux pâturages et boisée d’arbres d’une chétive croissance. Nous la descendîmes, faisant tous les jours de douze à quinze milles, et le 21 du même mois nous arrivâmes à la jonction des trois fourches du Missouri, là où ce fleuve commence à prendre son nom ; nous campâmes sur les bords de celle du milieu, dans une belle et grande plaine, où les buffles se montraient en bandes innombrables. Depuis la Rivière-Verte jusqu’ici, nos sauvages s’étaient nourris de racines et de la chair d’animaux, tels que le chevreuil rouge et à queue noire, l’élan, la gazelle, la grosse-corne ou mouton des montagnes, l’ours gris et noir, le loup, le lièvre et le chat sauvage. Nous tuions de temps à autre de la volaille, comme le coq des montagnes, la poule des prairies (espèce de faisan), le cygne, l’oie, la grue et le canard. On pêchait beaucoup de poisson dans les rivières, particulièrement la truite saumonée. Mais la viande de vache est le mets