résister à tout sentiment ou désir qui ne serait pas digne de vous.
— Non.
— Qui vous autorise à douter de la sincérité de mes serments ?
— Dieu me garde d’en douter !… Je doute seulement de nos forces.
— L’estime que j’ai pour vous, Raymonde, ne vous garantit-elle pas…
— Aujourd’hui, vous parlez ainsi !
— Au nom de notre amour !…
— Demain, vous l’invoquerez pour d’autres fins !
— Comment pouvez-vous dire cela ?
— Parce que c’est vrai. Je vais plus loin : ce que je redoute doit arriver nécessairement.
— Ayez confiance en moi !
— Vous vous ignorez vous-même !
— Et comment vivrez-vous sans appui, sans consolation… sans ami ?
Je lui ai montré le petit livre.
Il a souri :
— Vous êtes jeune, Raymonde, votre imagination est vive et ce livre la flatte plus qu’il ne parle à votre raison. C’est peut-être mal à moi de vous tenir ce langage. Je devrais res-