Page:Pierre Corrard - Le Journal d'une Femme du Monde, 1902.pdf/231

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
229
D'UNE FEMME DU MONDE.

d’autant que ces témoignages d’amitié sont rares.

Il se troubla, rougit et balbutia :

— Il ne tiendrait qu’à vous, Raymonde, de faire cesser une situation déplorable et ridicule !

Ce fut à mon tour d’être troublée. Je ne savais que répondre. Au hasard je jetai :

— Vous allez aux courses aujourd’hui ?

— Non. Il me faut aller à la Chambre, la séance est importante. Je crois même qu’il y aura du tapage.

Il se tut quelques instants, me regarda et reprit en souriant :

— Je n’y vais qu’à trois heures.

Je feigms de ne pas comprendre :

— Que voulez-vous dire ?

Il hésitait.

— Raymonde !.. murmura-t-il.

Il voulut me prendre la main : je la retirai vivement.

— Monsieur, m’écriai-je, finissez !.…

— Raymonde !… Je vous adore !

C’était tellement grotesque que j’éclatai de rire.

Je fus cynique :

— Je vous en prie, ne salissez pas d’aussi