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LE JOURNAL.

Clovers, 17 août.

J’allais à l’église ce matin quand, sur la route, j’ai croisé le facteur.

Jamais, je crois, mon cœur n’a battu si fort que quand je lui ai demandé s’il avait une lettre pour moi.

— Oui, Madame Raymonde, il y a quelque chose pour vous. Ça vient de Suisse, je crois bien !

De Suisse ? Ce n’était donc pas de lui.

J’ai arraché la lettre des mains du brave homme, plutôt que je ne la lui ai prise. J’ai failli pousser un cri de joie : j’avais reconnu son écriture.

Lausanne.

 « Ma chère Raymonde,

« Non, je ne puis rester loin de vous. Je l’avais essayé ; j’avais cru qu’il serait bon que, durant quelques mois, nous ne nous vissions pas.

« Hélas ! En écrivant la lettre qui vous informait de ma résolution et qui a dû vous