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D’UNE FEMME DU MONDE.

révolte !… On lui aura raconté au couvent que des jeunes filles, en possession d’un beau nom, épousaient des jeunes gens riches, que c’était très mal, qu’il ne fallait jamais faire cela, un tas de balivernes dans ce genre. On lui aura monté l’imagination, ou bien encore ses petites amies auront dit devant elle que M. Grandidier était plaisant, ridicule, grotesque !… Et Mademoiselle votre fille, qui ne voit pas plus loin que son nez, s’est dit : moi, avoir un mari qui passe pour un plaisant, un ridicule, un grotesque ?… Moi, épouser M. Grandidier, pour qu’on se moque de moi !… Jamais. Et voilà toute l’explication de cet entêtement d’enfant, auquel vous donnez des causes qui certainement n’existent pas.

— Qu’en savez-vous ?

— Croyez-vous que Raymonde ne se serait pas empressée de nous les faire savoir ?

— Vous me paraissez oublier, mon ami, de quelle délicatesse une jeune fille es capable.


— Bon, voilà maintenant que ça va être une affaire de délicatesse. Vous déraisonnez ! Vous êtes moins sérieuse que votre fille. Il est impossible de causer avec vous !