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couru par leurs extrémités, quand ils seront parvenus à la hauteur permanente de leur pôle ». Ou bien encore[1] : « Il s’ajoute autant de poids accidentel au moteur placé à l’extrémité du levier que le mobile placé à l’extrémité du contre-levier l’excède en poids naturel ».

« Et le mouvement du moteur est plus grand que celui du mobile d’autant que le poids accidentel de ce moteur excède son poids naturel. »

Ce ne sont point là, d’ailleurs, des remarques particu-


lières au levier ; dans les machines les plus compliquées, l’axiome d’Aristote permet toujours de comparer la puissance du moteur à la résistance de la chose mue :

« Plus une force[2] s’étend de roue en roue, de levier en levier ou de vis en vis, plus elle est puissante et lente. »

« Si deux forces sont produites par un même mouvement et par une même force, celle qui consommera le

  1. Les Manuscrits de Léonard de Vinci, publiés par Ch. Ravaisson-Mollien ; Ms. E de la Bibliothèque de l’Institut, fol. 38, verso. Paris. 1888.
  2. Les Manuscrits de Léonard de Vinci, publiés par Ch. Ravaisson-Mollien ; Ms. A de la Bibliothèque de l’Institut, fol. 33, verso ; en titre : De la disposition de la force pour bien tirer et pousser. Paris, 1881.