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dynastie, quand même il est innocent de ces fautes : c’est une loi de l’histoire. Mais les sévices immondes exercés contre une femme et un enfant, quelle loi les excuse ? La Révolution aurait pu être sanguinaire sans devenir odieuse ; le long martyre de Marie-Antoinette et de son fils a marqué le front des hommes qui y ont pris part d’un stigmate indélébile de honte et de lâcheté. Il est bon qu’après Beauchesne, après les Goncourt, un auteur de la jeune génération rappelle ces pages infâmes de leur histoire aux Français trop prompts à les oublier.

Si Marie-Antoinette n’a jamais fini d’épuiser l’intérêt, il est à craindre que Joséphine ne soit déjà trop connue. Le « déshabillage » de la famille impériale auquel se livre, depuis quelques années, M. Frédéric Masson pourrait s’opérer au foyer de bien des gens, et il n’en est pas beaucoup plus intéressant parce que le chef de la famille est un empereur et un homme de génie. Les hommes de génie sont obligés par la nature à accomplir quotidiennement une série d’actes infiniment vulgaires dans lesquels il est tout à fait impossible d’introduire la moindre parcelle de génie. D’où il suit que c’est chose inutile et fastidieuse de les