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stupeur à ceux qui étudieront plus tard le détail de cette crise singulière. Ils ne réussirent pas, comme ils l’avaient espéré, à dresser « la nation contre l’armée », mais ils persuadèrent à bon nombre de leurs concitoyens que sous peine de périls certains, il fallait au plus tôt républicaniser l’armée.

Son loyalisme pourtant, ne saurait faire de doute. Malgré les attaques répétées d’une presse dévergondée contre laquelle le Gouvernement la défendit assez piètrement, l’armée ne se laissa entraîner dans aucune aventure anticonstitutionnelle. On a essayé de la mêler au complot Déroulède (et Déroulède lui-même qui, de l’exil, prend les plus grandes peines pour accroître l’importance de son complot, ne s’est pas fait faute d’y travailler) ; or, la déposition récente du général Zurlinden devant la Haute-Cour de justice[1] a

  1. L’un des condamnés de 1900, le comte de Lur-Saluces, l’avait été par contumace. Rentré en France au cours de l’année 1901, il fut jugé à nouveau conformément à la loi et condamné à cinq ans de bannissement. Le procès se déroula au milieu de l’indifférence générale. La seule déposition sensationnelle fut celle du général Zurlinden, ancien ministre de la guerre et ancien gouverneur de Paris.