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Entre les « pauvres honteux » qui sont peut-être les plus malheureux, parce que la charité ne parvient guère à les découvrir — et les mendiants professionnels, se place la catégorie la plus nombreuse, celle des malades, des infirmes, des malchanceux, de tous ceux qui ont faim et froid ; leur sort est bien dur et il est superflu de rechercher si, par leurs fautes antérieures, certains d’entre eux sont ou ne sont pas responsables de leur infortune ; la responsabilité est l’affaire de Dieu parce que lui seul peut l’apprécier selon la justice absolue. En tous cas il faudrait un bien grand crime pour que le supplice de mourir de faim put être contemplé d’un œil sec par l’humanité. Et puis n’y a-t-il pas les veuves et les enfants, pauvres êtres irresponsables ? Sans donc discuter la loi des responsabilités intimes et en dehors des remèdes que la sociologie peut recommander et dont il est à craindre que l’effet ne soit pas aussi puissant que certains optimistes se l’imaginent, l’obligation de l’aumône subsiste pleine et entière dans toute société assise sur la morale évangélique.

Comment se fait l’aumône à Paris ? De trois manières : par l’administration, par les « œuvres » et par la charité individuelle. Organisée en 1849,