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l’acte solennel qui ouvrait la Chine au christianisme.

Aucun autre pays de l’Europe ne possédait encore de missionnaires « nationaux ». L’Espagne et le Portugal étaient représentés dans leurs colonies par un clergé médiocrement respectable, assoiffé de richesse mais ignorant des services qu’il pouvait rendre. Des prélats du type de Mgr de la Motte-Lambert vicaire apostolique de la Cochinchine et de Mgr Pallu vicaire apostolique du Tonkin n’existaient qu’en France. Il suffit de lire les lettres par lesquelles ces deux évêques, de passage au Siam, proposaient à Louis xiv d’y créer sans retard d’importants comptoirs pour apprécier les avantages qu’on aurait pu retirer du concours de pareils hommes. Louis xiv et Louis xv étaient par malheur trop exclusivement préoccupés par la politique continentale. À cela vinrent s’ajouter la propagande des idées anticléricales et la diffusion des paradoxes humanitaires. Quand Louis xvi régna, la race des Pallu et des La Motte-Lambert n’était point éteinte ; nous avons déjà eu occasion[1] de parler de l’évêque

  1. Voir la Chronique de 1901.