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d’une telle association soit tombée en des mains médiocres ?

La « courte-échelle », d’ailleurs, ne réussissait point sans peine et jusqu’à ces dernières années nous n’estimons pas qu’il en soit résulté une sérieuse entrave à la bonne marche des rouages politiques. Quoiqu’en aient dit les adversaires de la Franc-maçonnerie en lançant contre elle de virulentes dénonciations, il n’apparaît point que son action ait été prépondérante — exagérée certes, prépondérante, non — jusqu’au moment où Waldeck-Rousseau, croyant par là effacer les fâcheux effets de l’affaire Dreyfus, se hasarda à soulever les passions anticléricales.

Il est impossible, en France principalement, d’accentuer l’anticléricalisme sans qu’aussitôt la Franc-maçonnerie n’en profite parce que l’on s’est habitué à voir dans les Loges maçonniques des institutions anticléricales par excellence et que, formant des sortes de petites chapelles, elles constituent aux yeux de bien des gens une vraie antidote contre l’Église. Il y eut donc, à ce moment, une rénovation maçonnique qui resserra les groupements, ramena les indifférents et attira de nouveaux adhérents.