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ville et Bigot-Préameneu. Tronchet alors octogénaire avait toujours son étonnante puissance de travail. Point orateur, il se recommandait pour sa science et son indépendance et il jouissait aussi du prestige que lui assurait le courage dont il avait donné les preuves en défendant Louis xvi. Portalis était un rédacteur admirable pour la clarté et l’élégante précision de ses formules. Le marquis (alors on disait encore l’ex-marquis) de Malleville était un partisan forcené du droit romain sur les mérites duquel il bataillait volontiers avec Tronchet lequel inclinait vers les solutions coutumières. On peut citer aussi parmi les auteurs du code, Treilhard que sa rudesse un peu rustique n’empêcha point de se faire une belle réputation d’avocat parisien — et surtout le terrible Merlin de Douai dont la science juridique n’avait d’égale que la perfidie froide, Merlin dont un journal de 1798 donnait ce portrait rancunier « vain comme un paon, patient comme un chat, cruel comme un tigre »… Merlin avait précédemment rédigé et fait adopter par la Convention, à la veille de la séparation, un code hâtif et tout provisoire qui ne servit pas beaucoup aux jurisconsultes du Consulat ; ils eurent davantage