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la chronique

Une fois de plus Bartholdi se montra ingénieux et spirituel ; de même qu’il avait, à la suite de l’Exposition de 1876, laissé à Philadelphie le bras de son colosse « afin d’obliger les Américains, disait-il plaisamment, à construire le piédestal pour débarrasser leur ville de ce membre encombrant » de même il fit voyager le chef gaulois sur le châssis d’une automobile à travers toute la France donnant ainsi une leçon d’histoire nationale aux paysans ébahis et l’alla déposer sur une place de Clermont d’où la municipalité dut prendre les mesures nécessaires pour le conduire à sa demeure définitive.

Les dernières heures que vécut le noble artiste, malgré que la maladie courbât déjà ses membres robustes, furent encore consacrées à ce culte du souvenir qui vibrait si fortement en lui. À part d’une statue en l’honneur d’un modeste et vaillant soldat, le sergent Hoff, il travaillait une seconde fois pour la ville de Belfort. Devant commémorer d’une rapide évocation historique les trois sièges subis par elle à différentes époques, il avait conçu un édifice triangulaire portant sur chaque face la statue de l’homme qui avait dirigé sa défense ; le dessin était saisissant à la fois par