Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/233

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
221
de france

plus ambitieux visaient à l’organisation de modestes pensions de retraites. On ne croyait pas possible d’aller plus loin. Aujourd’hui la sphère d’action des mutualités s’est énormément agrandie. Elle englobe les assurances sur la vie, les secours aux veuves et aux orphelins, le placement, l’hygiène, la pharmacie, les caisses de chômage et même l’enseignement professionnel ; c’est que les sociétés ne sont plus isolées ; elles ont acquis le droit dont, sans s’en douter, elles avaient le plus besoin, celui de se fédérer. Elles songeaient à peine à le réclamer ; deux ou trois initiatives à Lyon et à Bordeaux avaient seules esquissé un progrès dans cette direction. Des hommes clairvoyants, amis du mouvement mutualiste, firent inscrire dans la loi de 1898 ce privilège fondamental et en peu de temps la fédération se fit complète ; les sociétés d’une même ville se groupèrent, puis celles d’un même district, d’une même région ; enfin celles du pavs tout entier.

L’union a des droits identiques à ceux de la société mais on conçoit que sa puissance soit bien plus grande et qu’elle puisse réaliser des progrès auxquels la société isolée ne saurait