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la chronique

tentat tentât au reste soulevait une réprobation unanime et d’autant mieux justifiée que M. Syveton, dans la plénitude de ses forces, s’était attaqué à un homme âgé et sans défense. À cet égard le général se trouva vite et bien vengé. La mort dramatique de Syveton survenue peu après révéla sur lui-même et sur sa famille de telles vilenies que son acte perdit rétrospectivement toute signification et toute portée. Le ministre de la guerre, on lui doit cette justice, parut fort peu préoccupé de tirer profit du retour de popularité que l’événement lui offrait. Il ne reparut plus à la Chambre bravant le ridicule de se laisser dire malade d’une paire de giffles ; toute l’énergie combative dont il avait, peu avant, réitéré à son parti la persévérante assurance s’était enfuie faisant place vraisemblablement à un mélange de remords et de dégoût. M. Émile Combes s’employa aussitôt à le pousser dehors et n’y eut pas grand peine[1]. Le prési-

  1. Le ministre aurait eu à répondre, s’il était revenu à la Chambre, à deux interpellations gênantes : l’une visant le cas du commandant Cuignet dont le général André avait sans motifs sérieux, prétendu faire examiner l’état mental, par des aliénistes — l’autre, à propos du scandaleux procès intenté à quatre officiers d’avoir fabriqué des faux,