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la chronique

mera en vain — comme il a osé le faire en termes si incorrects dans sa lettre de démission au président de la République — de sa politique. Il n’eut pas de politique. Il fut, en politique, le valet d’un homme dont on peut attaquer les idées mais non diminuer la stature, Jaurès. Le leader de l’extrême-gauche se servit de lui comme d’un vulgaire instrument de gouvernement et de domination. Ce que l’année 1904 lègue à l’année 1905 c’est au point de vue intérieur, le programme et le système de Jaurès. Il serait tout à fait puéril de se dissimuler que programme et système sont encore populaires dans le pays. L’avenir nous apprendra si les Français que nous croyons être en ce moment divisés à peu près par moitié à cet égard[1]

  1. Il y a eu, au cours de 1904, des élections municipales dont il est difficile de tirer une conclusion quelconque au point de vue de l’orientation générale. Les candidats aux fonctions de conseillers municipaux dans les 36.000 communes de la République n’étaient pas moins de 800.000. Le gouvernement gagna la majorité qu’il n’avait pas à Paris, Melun, Vesoul, Agen, Mende, Amiens, Troyes, Dijon, mais il la perdit à Lille, Bordeaux, Bourges, Caen, Versailles, Nancy, Bar-le-Duc, Alençon, Saint-Lô, Niort, Perpignan, Clermont-Ferrand, Avignon, Privas, Le Havre et Marseille.