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la chronique

pareille question. Rien ne l’y obligeait et sans doute les catholiques français n’avaient pas attendu la permission du Conseil d’État pour ajouter le nouveau dogme à leur credo.

Quatre-vingt ans de paix.

Le Concordat de Bonaparte devait donner une longue paix à la France. Tous les régimes qui se succédèrent s’en arrangèrent. Bonaparte seul, chose curieuse à noter, n’y put parvenir. Violent et emporté, la façon déloyale et absurde dont il traita par la suite le pape Pie vii suffit à rappeler combien il observa mal la lettre et surtout l’esprit du traité qu’il avait signé. À sa chute on put croire que son œuvre allait disparaître. Nous avons déjà indiqué combien, de sa retraite de Mittau, le comte de Provence qui avait pris le titre de roi de France à la mort de son neveu Louis xvii, avait suivi avec inquiétude et mécontentement les négociations concordataires. Il supportait plus facilement l’idée qu’un usurpateur occupât son trône ou lui en barrât le chemin que l’idée de voir cet usurpateur se servir d’une des prérogatives les plus essentielles de l’ancienne