Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1904.djvu/94

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
82
la chronique

« Pour trouver dans les procédés employés à l’égard de l’évêque de Laval une violation quelconque du pacte concordataire, il faudrait soutenir que les évêques français, en vertu du Concordat, sont devenus de simples fonctionnaires de l’État, dégagés absolument des liens qui, de par l’institution divine, rattachent l’épiscopat catholique au chef suprême de l’Église ; ainsi le Pontife romain, nonobstant les plus graves motifs d’ordre moral et religieux, ne pourrait plus, sans le consentement préalable du gouvernement, ni conseiller à un évêque la renonciation libre et spontanée dans l’intérêt de son diocèse et dans son intérêt personnel ni l’appeler à Rome pour se justifier des accusations qu’on porte contre lui. Chacun voit combien tout cela est contraire à la vérité ; cette thèse équivaudrait à dire que les évêques français sont placés par le Concordat hors de l’Église catholique. »

Jamais peut-être le caractère défectueux du Concordat n’avait été mis en relief avec autant de franchise et de netteté. Mais, par là même, le cardinal Merry del Val s’appliquait inconsciemment à élargir le fossé qui se creusait entre les deux pouvoirs car si le gouvernement français