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CHAPITRE XLI.


CHAPITRE XLI.

ÉCRIVAINS DES DEUX DERNIERS SIÈCLES AV. J. C.


Stérilité littéraire de cette période. — Nicandre. — Méléagre. — Panétius et Posidonius. — Polybe.

Stérilité littéraire de cette période.


Nous allons rapidement parcourir la longue période qui s’étend depuis la première apparition des Romains dans la Grèce jusqu’au règne de l’empereur Auguste. C’est une sorte de Sahara littéraire, où nous ne rencontrerons pas beaucoup d’oasis. On dirait que les Grecs, durant ces soixante et dix années, n’aient eu d’autre affaire que de se façonner au joug de leurs maîtres, ou de travailler, comme dit Horace, à conquérir un farouche vainqueur et à porter dans le Latium les arts de la civilisation. Pendant qu’ils servaient aux Romains de pédagogues et d’initiateurs, ils perdaient eux-mêmes cette activité féconde qui naguère encore produisait des merveilles. Deux poëtes du troisième ou du quatrième ordre, deux philosophes moralistes, un historien philosophe, voilà toute la littérature grecque de ces temps misérables. Non pas qu’il ne nous reste d’autres écrits que les vers de Nicandre et de Méléagre, que la prose de Polybe ou le souvenir de celle de Panétius et de Posidonius ; mais que nous importent ici les travaux de quelques savants, les commentaires de quelques grammairiens, ou même des compilations de récits mythologiques, comme le livre d’Apollodore ?


Nicandre.


Quintilien nous apprend que Nicandre avait eu chez les Latins deux imitateurs, Macer et Virgile. Il paraît en effet que Nicandre était l’auteur d’un poëme didactique sur l’agriculture, dont Virgile tira quelque parti pour ses Géorgiques. Mais les deux poëmes de Nicandre que nous