Page:Pigault-Lebrun, L’Enfant du bordel, Tomes 1 et 2, 1800.djvu/188

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
( 12 )


larmes ; bientôt ces baisers firent naître d’autres desirs. Le gazon fleuri, sur lequel nous étions, sembloit nous inviter à le fouler ; nos bouches se rencontrèrent, nos mains s’égarèrent, et le flambeau de l’amour brilla à nos yeux ; mais l’ombre de madame de Senneville qui, sans doute, planoit sur nos têtes, ne dut pas s’offenser de nos desirs. Au moment suprême, un même sentiment nous fit dire : « Ah ! que n’est-elle avec nous ! que ne peut-elle encore goûter les plaisirs dont nous l’avons si souvent enivrée ! » Une preuve, c’est qu’ensuite nous parlâmes d’elle avec le même respect et la même vénération. Bientôt je remontai à cheval, je repris Jean-