Page:Pillet - Le Traité de paix de Versailles.djvu/35

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que chose de matériellement impossible. Si, plus tard, la Société des Nations est réellement constituée, et produit certains effets, si — ce qui est bien peu probable — elle arrive à déployer une activité bienfaisante, alors on pourra parler de dénigrement en présence de critiques trop acerbes qui lui seraient adressées mais tant qu’elle ne sera pas entrée dans le domaine des faits, tant que cette Société restera à l’état de pure entité idéale, on ne la dénigrera pas, parce qu’on ne dénigre que ce qui existe.

La Société des Nations a été, à ce qu’il semble, la grande pensée des auteurs du traité du 28 juin 1919. Six mois se sont écoulés depuis que ce traité a été signé, les ratifications n’en ont point encore été échangées, et l’effet que l’on se flattait d’obtenir par cette innovation, n’a pas encore pu se produire. Cependant, on peut déjà affirmer que la Société des Nations, placée en tête du traité de paix, a été le véritable mauvais génie de ce traité elle en a positivement empoisonné les clauses, et si au moment où devrait se produire l’entrée en vigueur des dispositions convenues, des difficultés graves se produisent et s’opposent à leur acceptation générale, c’est surtout à cette invention d’une Société des Nations que ces difficultés sont dues.

Nous n’irons pas, dans le cadre étroit d’une conférence, étudier la Société des Nations au point de vue historique ou au point de vue théorique. Ici-même, nous avons précédemment eu l’occasion de dire que des conceptions nombreuses appartenant à cette catégorie, s’étaient produites, les unes célèbres comme le grand